Créé en 2020 par des habitant·es du Diois de tous horizons (paysan·nes, citoyen·nes, militant·es, habitant·es, concerné·es) le collectif La Tulipe Sauvage s’active depuis Juin 2020 :
> pour le maintien des terres agricoles, pour l’autonomie alimentaire et la biodiversité,
> pour un changement de cap dans les politiques publiques d’aménagement du territoire,
> pour que soient pris en compte et placés au coeur des débat publiques les enjeux d’avenir suivants : autonomie alimentaire, enjeux climatiques, ressources en eau, disparition de la biodiversité.
Tulipe sauvage (Tulipa sylvestris sylvestris)
Le site de Chamarges, à Die, menacé par le projet d’extension de la Zone d’Activité de Cocause Nord est connu pour être une station ou l’on trouve des espèces protégées, notamment la fameuse Tulipe sauvage.
La tulipe sauvage est une plante vivace géophyte, c’est-à-dire qu’elle peut passer la saison d’hiver sans encombre en étant enfouie dans le sol. C’est une plante à bulbe, fine et élancée. Elle fleurit au printemps. Sa fleur solitaire très parfumée est d’un jaune lumineux.
Plutôt rare en Europe de l’Ouest, on la rencontre en particulier dans les vergers et les vignes qu’elle peut envahir densément et dans une moindre mesure, dans les champs, les talus routiers et les bois clairs plutôt secs et calcaires.
Vraisemblablement arrivée dans le Diois à l’époque gallo-romaine, le bassin de Die abrite aujourd’hui, la plus grande population de tulipes sauvages de France .
Il s’agit d’une espèce messicoles, c’est-à-dire qu’elle pousse volontiers dans les terres cultivées .
La présence de cette espèce est complètement liée à des pratiques culturales de labour, la Tulipe ayant un cycle biologique calée sur le travail du sol de céréales et d’autres cultures annuelles. Elle est en outre une bonne indicatrice de labours peu profonds et d’une faible ou nulle utilisation de pesticides. Elle est un symbole d’une synergie entre biodiversité et agriculture, quand celle-ci n’est pas un outil intensif de l’agro-industrie.
L’ensemble de la population française subit depuis 50 ans une très forte régression, principalement due à une transformation des pratiques agricoles et notamment l’utilisation d’herbicides.
La tulipe est inscrite au Livre Rouge de la flore menacée de France et à la liste nationale des espèces protégées : la cueillette, l’arrachage ou la destruction des specimens sauvages sont interdits. Ne constituant pas une menace pour la plante, le travail du sol dans le cadre de l’agriculture est autorisé.
Espèce parapluie
Outre la Tulipe, les terres de Chamarges abritent 104 espèces végétales différentes, dont un cortège de plantes messicoles en danger d’extinction ainsi que des orchidées.
Une centaine d’espèces d’oiseaux y ont été observées ces vingt dernières années (par la Ligue pour la Protection des Oiseaux) et de nombreuses autres espèces animales bénéficient dans cette zone d’une liberté de vie et de mouvement, oiseaux, et mammifères notamment par le biais du cours d’eau.
Les couloirs permettant aux animaux de circuler et d’accéder à l’eau se réduisent, pour les mammifères, en raison des aménagements de tout le fond de vallée, des bords de Drôme et de la déchèterie.
Derrière la tulipe sauvage une quantité d’autres espèces végétales et animales sont ainsi à préserver.
La tulipe sauvage est ce qu’on appelle, en écologie, une « espèce parapluie » ; en la protégeant, on protège tout le vivant alentour.
C’est pour cette raison qu’elle est devenue l’emblème de la mobilisation contre la bétonisation des terres de Chamarges.
Oiseaux observés à Chamarges / Gilbert David – Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
Liste_des_oiseaux_Chamarges_LPOFlore observée à Chamarges / Gregori Lemoine – Ethnobotaniste
Flore_Chamarges