Au moment où le début des travaux approche…

Au moment où le début des travaux approche sans aucun signe d’inflexion (début juin),

où des échos et rumeurs circulent sur d’éventuels compromis,

où des élu.es nous rapportent des propos contradictoires,

où une réunion est annoncée entre tulipe sauvage, confédération paysanne et CCD / ville de Die (aura-t-elle lieu avant le début de travaux?),

où des tensions et menaces s’expriment de citoyens opposés aux actions du collectif de la tulipe sauvage,

il nous a semblé opportun de faire un point avec l’ensemble des interlocuteur.ices concerné.es.

1 / Le dernier rapport du GIEC confirme le caractère irréversible de la disparition des terres agricoles, qu’il faut maintenir à tout prix partout et maintenant. Que ce soit 5 hectares ou 150, pour des contournements routiers, des aéroports, des mégabassines ou des zones artisanales. Que l’on fasse mieux ou pire ailleurs, peu importe, l’urgence est là, chaque hectare compte, pour le climat, pour l’eau, pour l’autonomie alimentaire. Doit-on vraiment rappeler les sécheresses, canicules et incendies qu’a connu le Diois ces dernières années ? La compensation n’existe pas. 

2/ Une étude (EPORA) confirme les propos tenus par la tulipe sauvage il y a 3 ans : il reste de la place dans les ZA existantes et autour. Bâtiments vides (en vente ou en location), terrains non bâtis, faibles densités, peu d’étages, pas de mutualisation des stationnements pour libérer du foncier et des activités non artisanales. Cela représente un potentiel autour de 3 hectares à requalifier !

3/ Léa Nature nous a confirmé par mail du 11 avril (Raphaël Allouch, DG délégué) revoir son projet industriel concernant NATEVA afin de limiter l’agrandissement sur site et maintenir un maximum de terres agricoles, en accord avec leurs valeurs et chartes éthiques (pour mémoire, NATEVA est le principal acquéreur des futures terrains, initialement 75% de la future ZA). Suite aux échanges avec les responsables deLéa Nature depuis 3 ans, ils sont ouverts à des scénarios alternatifs et nous indiquent ne pas être dans l’urgence. 

4/ Les 6 autres parcelles de 1 000m², en bout de terrain impliquent de couler plus de 5 000m² de bitume (route, rond-point, parking), une infrastructure hors d’échelle pour 6 petits lots au milieu des tulipes sauvages et mûriers trognes (destruction d’un habitat d’une espèce protégée à l’échelle nationale sous prétexte de l’absence d’alternative). Alors qu’il ne semble pas y avoir de demandes débordantes et que ce sont typiquement des tailles de terrains et bâtiments qui existent ailleurs (à commencer par un terrain voisin de 7 000m² appartenant à la CCD et inoccupé).

5/ Ces 5 hectares appartiennent désormais à la CCD, quel bel outil pour leur Plan d’Autonomie Alimentaire : régie agricole, jardins écoles pour le CFPPA, jardins potagers pour les logements sociaux… 

Alors de Zadimanche en Zadimanche, d’articles en argumentaires, de manifestations en pétition, nous continuons de défendre ces terres et ces tulipes sauvages. Et nous le répétons, il n’y a aucune urgence à bétonner ces terres, elles sont fertiles et précieuses et il existe des alternatives pour le développement économique qui n’ont pas été suffisamment étudiées.
Non il n’est pas trop tard pour imaginer un projet alternatif, adapté aux enjeux de notre époque et à notre statut innovant de Biovallée.
Non il n’est pas trop tard pour se mobiliser, tant que ces hectares ne seront pas recouverts de bitume et de béton, nous continuerons d’y résister porté.es par une vague de soulèvements dans toute la France et la détermination de nombreux.ses diois.es.

Nous demandons un moratoire pour prendre le temps de reconsidérer ce projet envisagé à une autre époque et en envisager un nouveau adapté aux circonstances d’aujourd’hui .

La Tulipe Sauvage – 9 mai 2023

Ce mail a été adressé (le mercredi 10 mai) aux interlocuteurs.ices et institutions concerné.es par ce projet ainsi qu’aux personnalités ayant contribué de près ou de loin à la réflexion et à la mobilisation :

  • Alain Matheron, président de la CCD
  • Isabelle Bizouard, maire de Die
  • Eric Sicard, Valérie Du Retail, élu.es de Die
  • Marie Pochon, députée de la Drôme
  • Olivier Royer, conseiller régional AURA EELV
  • Charles Kloboukoff, PDG Léa Nature
  • Raphaël Allouch, DG Léa Nature
  • Thierry Bizouard, dirigeant NATEVA
  • Yannick Régnier, directeur territoires d’innovation Biovallée
  • Philippe Ageron, vice-président en charge de la biodiversité Parc Naturel du Vercors
  • Nicolas Antoine, responsable service aménagement et urbanisme Parc Naturel du Vercors
  • Les soulèvements de la terre, comité diois
  • Corinne Morel-Darleux, autrice, journaliste, militante, habitante du diois
  • Nicolas Haeringer, directeur de campagne 350.org, habitant du diois
  • Wolgang Cramer, scientifique membre du GIEC, habitant du diois